5 étapes clés pour réduire l’impact de l’industrie sur l’environnement

Les méthodes d’extraction et de fabrication de l’industrie, ainsi que ses modalités de gestion des déchets, s’inscrivent au cœur de la plupart des réglementations européennes en matière de protection de l’environnement. Le secteur de l’industrie compte parmi les plus gros pollueurs au monde. Les procédés s’améliorent pour réduire les nuisances imposées aux espèces et aux milieux, mais l’impact de l’industrie sur l’environnement reste trop élevé. Toutefois, quand l’impact écologique de la pétrochimie s’approche de celui de l’industrie textile, ce sont nos usages qui sont à revoir. Sans une évolution dans nos modes de consommation, la pérennité des écosystèmes terrestres et aquatiques ne pourra être assurée. À terme, c’est la survie de l’homme qui est menacée.

Comprendre les causes de pollution de l’industrie sur l’environnement

Sans les acteurs de l’industrie, la production de biens ainsi que la création d’emplois seraient drastiquement réduites. Malheureusement, ce secteur d’activité génère de nombreux déchets et consomme beaucoup d’énergie, tout en émettant des gaz à effet de serre et des polluants dans l’environnement. Changements climatiques et perte de biodiversité en sont les conséquences à brèves échéances.

Pollution des milieux naturels par l’industrie

Le poids de l’industrie sur l’environnement se traduit par le déversement ou l’émission dans l’eau, les sols et l’air, de substances chimiques et de déchets industriels, liquides et gazeux.

L’extraction de matières premières entraîne des nuisances similaires avant même la phase de production.

Des absorbants antipollution sont utilisés pour capter des liquides tels que les détergents, les huiles ou les eaux usées. Pour diminuer les émanations gazeuses, des filtres sont mis en place sur les cheminées des usines et au niveau des pots catalytiques des engins. Ce n’est toutefois pas suffisant. Les nuisances sont à réduire à la source.

Pollution sonore des écosystèmes par les usines

La pollution sonore causée par l’industrie a longtemps été négligée, alors que le bruit représente un facteur de perturbation important pour les espèces animales, dont l’homme fait partie. Aux abords des grands sites industriels, la vie a disparu.

Pour contrer ce désagrément, des murs antibruit sont installés autour des zones les plus polluantes.

Pollutions dues à un incident technique

En phase de fonctionnement normal, les pollutions émises par l’industrie sur l’environnement sont contrôlées, mesurées et compensées, si nécessaire. La situation devient critique en cas d’incident technique : incendie, explosion, radioactivité, toxicité.

Les risques industriels majeurs sont rares, mais leur gravité élevée. Des mesures immédiates sont prises le cas échéant, conformément aux procédures d’urgence mises en place par les industriels eux-mêmes en conformité avec la loi.

Appliquer une réglementation qui vise à réduire la pression de l’industrie sur l’environnement

Législation nationale : Classement ICPE et loi « Risques »

Les activités industrielles les plus dangereuses pour l’homme et l’environnement sont réglementées en France au sein de la législation sur les ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). La nomenclature des ICPE reprend la liste des activités soumises à autorisation, enregistrement ou déclaration selon :

• leur taille ;


• la nature de leur production ;


• leurs procédés de fabrication.

Les ICPE sont généralement des usines, des dépôts et des chantiers industriels dont les impacts sur l’environnement sont vérifiés ou supposés.

À cette législation s’ajoute la loi « Risques » nationale. Les Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) visent à maîtriser l’urbanisation en périphérie des sites industriels à haut risque.

Réglementations environnementales européennes

Plusieurs législations européennes définissent des seuils pour les émissions de polluants dans l’industrie et dans les autres secteurs d’activités :

• direction relative aux émissions industrielles (DEI) ;


• directive-cadre sur l’écoconception ;


• système d’échange de quotas d’émission (SEQE) ;


• directive-cadre sur l’eau ;


• directive relative aux installations de combustions moyennes ;


• directive Seveso ;


• etc.

Le fonctionnement des industries est ainsi réglementé et des contrôles périodiques sont effectués afin de vérifier que les seuils d’écotoxicité sur l’environnement ne sont pas atteints et qu’aucun dysfonctionnement ne peut être mis en évidence.

Le grand public accède à ces informations à travers le Registre européen des rejets et des transferts de polluants (PRTR européen).

L’arsenal législatif est dense aussi bien à l’échelle européenne que nationale. Les risques sont contrôlés et tout est mis en œuvre pour réduire l’impact de l’industrie sur l’environnement.

Prendre des engagements environnementaux pour les industries les plus polluantes

Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)

Au-delà de la législation contraignante, les industriels sont de plus en plus enclins à mettre en place une politique RSE au sein de leur entreprise.

Le pilier environnemental de la démarche RSE, à travers l’application de l’ISO 26000, offre aux industriels un moyen de communiquer sur leurs engagements, sur les procédures et sur les améliorations prévues pour diminuer leurs impacts environnementaux.

La démarche RSE se veut volontariste et peine parfois à apporter des résultats concluants, faute d’une stratégie clairement définie et suivie au sein de l’entreprise.

Les industriels, au même titre que les autres secteurs d’activité, voient dans la RSE une manière d’améliorer leur image de marque tout en abaissant certains coûts de production :

• réduction des déchets ;


• valorisation des procédés de recyclage ;


• diminution des consommations d’énergie ;


• réduction des émissions de gaz à effet de serre ;


• etc.

Système de Management Environnemental et d’Audit (SMEA)

Pour réduire les effets de l’industrie sur l’environnement, le système communautaire de management de l’environnement et d’audit et la norme ISO 140001 représentent deux outils complémentaires.

Revoir sa vision de l’industrie et de son impact sur l’environnement

Quand on parle d’industrie et de pollution, le grand public visualise des usines défraîchies, des cheminées crachant des fumées et des liquides toxiques s’écoulant sans contrôle dans la nature. La réalité est bien loin de cette caricature, toutefois les conséquences sur l’environnement n’en sont pas moins désastreuses.

Pétrochimie et textile sur le podium des pollueurs

La pétrochimie se classe première sur le podium des industries les plus polluantes au monde. Les procédés d’extraction du charbon, le captage de pétrole et de gaz contaminent les milieux. La transition énergétique vise à réduire cette dépendance aux énergies fossiles.

En revanche, qui se serait attendu il y a dix ans à ce que l’industrie de la mode devienne le second plus gros pollueur mondial ?

La fabrication d’un vêtement nécessite :

• l’extraction de matières premières ;


• la consommation d’eau et de substances chimiques pour fabriquer et colorer les fibres de tissus ;


• le rejet d’eaux usées ;


• le transport de produits ;


• l’émission de gaz à effet de serre ;


• le rejet dans l’eau de microplastiques.

L’industrie pollue pour fabriquer des biens et des produits que le public achète de façon massive.

Comment blâmer les industriels quand ce sont les consommateurs qui leur demandent de produire plus ?

Imaginer un avenir industriel plus vert avec les tendances de demain

Comment faire pour sortir d’un cercle vicieux entre production et demande ?

La législation contraignante renforce le contrôle des pollutions à la source, mais sans la recherche de technologies innovantes, une transition vers un avenir industriel plus vert ne pourra être assurée.

Des déchets à la pelle dont personne ne veut

La RSE fournit des pistes à approfondir. Le recyclage des déchets et des matériaux s’avère capital pour réduire la pression de l’industrie sur l’environnement. Selon l’ONU, seuls 17,4 % des DEEE (Déchet d’équipement électrique et électronique) sont recyclés en Europe, le pourcentage pour le plastique monte à 25 %. Quand on sait que l’Europe fait figure de bon élève à l’échelle planétaire, les chiffres mondiaux font peur.

Malheureusement, les économies liées au recyclage des plastiques et des DEEE restent marginales au regard des coûts de traitement.

La transition numérique accroît encore le phénomène. Les marques incitent à la consommation tandis que les acheteurs renouvellent régulièrement des équipements qui fonctionnent pourtant très bien.

Pour un avenir industriel plus durable, de nouveaux procédés devront voir le jour afin de réduire la pression qui pèse sur l’extraction des matériaux. La fabrication est l’étape la plus consommatrice d’énergie et émettrice de gaz à effet de serre.

La baisse de l’impact de l’industrie sur l’environnement passe par :

• la diminution de la production à partir d’éléments neufs ;


• la mise en place de système de réparation ;


• le recyclage ;


• l’augmentation de la durée de vie des biens ;


• une évolution des modes de consommation.

Dans un monde futuriste et idéal…

Des procédés innovants qui assureraient aux usines de travailler dans une économie circulaire allégeraient la pression de l’industrie sur l’environnement. Des déchets ou des co-produits de fabrication deviendraient des matières premières.

L’amélioration des rendements énergétiques des équipements permettrait également de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et de particules.

Dans le domaine de la construction, les techniques d’isolation devraient s’orienter vers des matériaux plus écologiques.

La généralisation des procédés de cogénération et de récupération de chaleur et d’énergie contribuerait à baisser les émissions de gaz à effet de serre des industries. Des techniques innovantes et ambitieuses pour réduire notre dépense aux énergies fossiles existent et devront s’étendre peu à peu à tous les bâtiments.

Acteurs ou spectateurs, la préservation des ressources naturelles est notre affaire à tous. En adoptant des attitudes de consommation écoresponsables, tandis que les industriels poursuivent leurs efforts pour améliorer leurs procédés, l’impact de l’industrie sur l’environnement pourrait retrouver des niveaux acceptables.