Le foncier industriel, l’anticipation pour maître-mot
Le rapport sur la « stratégie nationale de mobilisation pour le foncier industriel », développe l’idée que la France disposerait de nombreux atouts pour redevenir une grande puissance industrielle, tout en respectant l’enjeu de sobriété foncière de la loi climat et résilience. Concilier l’ensemble est une course de fond payante.
C’est un fait… Le foncier industriel est devenu un sujet préoccupant pour les industriels eux-mêmes, l’Etat et les collectivités qui cherchent très activement des solutions afin de ne pas freiner le renouveau industriel que connaît le pays.
Les estimations chiffrées de l’État démontrent que l’augmentation de deux points de la part de l’industrie dans le PIB d’ici à 2030 nécessite de mettre en valeur 22 000 hectares de foncier. L’industrie occupe déjà 4,5 % des surfaces artificialisées, soit 227 561 hectares.
Pour limiter au maximum l’impact environnemental de la réindustrialisation du pays, les besoins en foncier pourront, en partie, être satisfaits en densifiant les sites industriels existants et en réhabilitant des friches. Ces deux composantes permettraient de disposer de 13 500 hectares pour accueillir les nouvelles activités. Un objectif atteignable : la France compterait plus de 8 300 friches urbaines, industrielles et militaires, lesquelles représenteraient entre 87 000 et 170 000 hectares.
Lancement du temps II 2023-2027 de Territoires d’industrie
Au-delà des chiffres, le 9 novembre dernier, le lancement du temps II 2023-2027 de Territoires d’industrie a permis de faire le bilan. « Avec 90 000 emplois créés et la création nette de 300 usines depuis 2017, l’industrie française relève la tête. Il nous faut poursuivre et amplifier cette dynamique. La loi sur l’industrie verte en sera un vecteur essentiel, avec des mesures dédiées à l’accélération des procédures d’autorisation environnementale, à la commande publique et au financement de l’industrie. Au-delà de cette loi, c’est un travail partenarial qui doit s’engager avec tous les élus locaux. Le 11 mai dernier, lors de la présentation de la stratégie de réindustrialisation du pays, le président de la République a annoncé le lancement de la seconde phase du programme « Territoires d’industrie ». Un programme éminemment territorial, ascendant, basé sur une gouvernance locale associant à la fois les élus et les chefs d’entreprise, et sur un travail d’équipe entre tous les acteurs publics. Aujourd’hui, la carte de ce programme fait l’objet d’une révision, tout comme l’offre de services du programme, en gardant sa philosophie souple, transverse et partenariale avec les collectivités. Les enjeux de foncier, de compétences, de transition écologique et d’innovation seront prégnants dans cette nouvelle phase », avertit Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l’Industrie.
« Les ambitions nationales en termes de réindustrialisation verte ne peuvent que passer par les territoires et les collectivités locales qui bénéficient d’une connaissance fine des enjeux locaux et d’une proximité avec les écosystèmes économiques à développer. Le temps II du programme Territoires d’industrie, porté par l’ANCT, proposera une offre de service renouvelée, notamment en ingénierie, pour répondre aux besoins définis par les acteurs locaux et les accompagner dans la mise en œuvre des plus de 2 000 projets déjà identifiés en faveur du développement industriel », complète Stanislas Bourron, Directeur général de l’Agence nationale de la cohésion des territoires.
Comment ça marche ? Pour cette nouvelle phase, Territoires d’industrie conserve ainsi son approche ascendante des projets et sa gouvernance tripartite qui s’appuie : sur le local avec une démarche animée par un binôme élu-industriel appuyé par un chef de projet ; sur le régional avec un co-pilotage État-Région pour coordonner la démarche, définir les orientations stratégiques ; et enfin au niveau national, sur un suivi de la coordination de l’offre de services et du déploiement opérationnel des engagements pris par l’Etat et les opérateurs partenaires.
Si « Territoires d’industrie est un catalyseur de projets locaux qui permet de développer une politique industrielle du dernier km » comme l’avance Thomas Courbe, Directeur général des entreprises, le travail à effectuer nécessite une réelle coordination.
La vision et les attentes du terrain…
« Les collectivités territoriales ont de plus en plus de mal à proposer des terrains, aussi bien les petites localités que les grandes métropoles. Parfois, cela tient simplement à la raréfaction du foncier, parfois à une politique volontariste contre l’artificialisation des sols. En effet, les objectifs de « zéro artificialisation nette des sols » brident les initiatives locales en faveur de la réindustrialisation. Enfin, la concurrence est vive avec les promoteurs spécialistes de l’immobilier d’habitation », témoigne (dans une interview à Arts et Métiers Magazine) Christian Schor, cofondateur de La Fabe, une société spécialisée dans le développement de terrains industriels « prêts à l’emploi » et pionnier des « smart buildings » connectés et durables.
Côté collectivité territoriale, Alain Chrétien, maire de Vesoul et président de la communauté d'agglomération de Vesoul, explique dans les colonnes de Localtis que « rien ne peut se faire en termes de réindustrialisation sans les maires. Nous sommes à 100% favorable à la réindustrialisation du pays et à la sobriété foncière et nous sommes habitués à gérer les injonctions contradictoires au bénéfice de l'intérêt général et de l'environnement ».
Toutefois, l’édile concède que seule l’anticipation est de mise. « Nous avons cherché très tôt, dès 2013, à réhabiliter du foncier ancien mais aussi à créer de nouveaux espaces économiques, en l'occurrence une zone d'activité de 40 hectares […] il a fallu dix ans pour acquérir les terrains, obtenir les autorisations, contracter les prêts… C'est une procédure qui est très longue : dix ans entre la première décision et le début des travaux ! Les entreprises, elles, n'attendent pas, elles partent ailleurs ».
Si le temps reste un obstacle, le programme Territoires d’industrie qui vient de rentrer en phase II, annonce 183 nouveaux lauréats qui s’ajoutent aux 149 territoires déjà membres, preuve que la dynamique territoriale a été bel et bien enclenchée.
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