Nouvelle Fonderie Gillet : Une Success Story française portée par l'engagement et la résilience

Une fonderie historique sauvée par l’engagement collectif
La Nouvelle Fonderie Gillet, située à Albi en région Occitanie, est l’exemple parfait qu’en France, il est possible de sauver une entreprise en difficulté grâce à la motivation, l’engagement et un bon accompagnement. Fondée sous Louis XIV, cette fonderie de renom, spécialisée dans la fabrication de pièces en alliage d’aluminium, cupro-aluminium et bronze, a failli disparaître après plus de trois siècles d’existence. Après deux dépôts de bilan, en 2008 puis en 2014, un groupe de salariés a décidé de reprendre l’entreprise sous forme de coopérative (SCOP), malgré des conditions difficiles. Aujourd’hui, cette fonderie est un modèle de réussite, illustrant qu’avec du courage et une vision claire, il est possible de relancer une activité industrielle en France.
La reprise en SCOP : Un pari audacieux
En 2014, après le second dépôt de bilan, la Nouvelle Fonderie Gillet semblait vouée à disparaître. Face à cette situation critique, l’Urscop (Union régionale des Scop d’Occitanie) est intervenue pour proposer une alternative aux salariés. Pourtant, la méfiance était grande. « Nos anciens dirigeants nous disaient que nous n’allions pas réussir, que nous allions perdre nos économies », raconte Nicolas Pomarède, aujourd’hui directeur de la fonderie. Seuls trois salariés ont initialement accepté l’idée, mais grâce à l’intervention d’un délégué de l’Urscop et à des financements adaptés (prêts à taux zéro, chômage converti en capital), une vingtaine de salariés a finalement rejoint le projet.
Le défi était immense : relancer l’activité avec seulement 23 salariés au lieu de 46, sans transmission des savoirs et avec un matériel obsolète. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » – Mark Twain. Malgré ces difficultés, la nouvelle équipe a travaillé sans relâche pour honorer les commandes et stopper les pertes financières qui s’élevaient à 600 000 euros par an. En moins d’un an, la SCOP était stabilisée.
Un management collaboratif et humain
Nicolas Pomarède compare son rôle à celui d’un copilote de rallye : encourager, motiver et apaiser lorsque la pression devient trop forte. « Ma façon de parler aux gens est basée sur l’empathie. Quand je vois que la pression est trop forte, je tempère. » Il prône un management non violent, basé sur la communication et le respect du travail des ouvriers.
Dans cette organisation, la hiérarchie est au service des salariés. « Dans les bureaux, nous sommes des facilitateurs, nous sommes au service des ouvriers et pas l’inverse. » Cette approche a permis de maintenir la motivation et la cohésion au sein de l’équipe, malgré les défis rencontrés.
Diversification et résilience : Une réponse aux crises
Après des pertes importantes en 2017, la fonderie a dû repenser son modèle. Un client majeur ayant fait faillite, l’entreprise s’est tournée vers de nouveaux marchés pour ne plus dépendre d’un seul secteur. Aujourd’hui, elle travaille en plus de ces anciens secteurs dans le domaine de l’optique, la défense (sans armement), le médical, le pompage et même le mobilier urbain.
Cette diversification a permis à la Nouvelle Fonderie Gillet d’assurer sa stabilité et de remplir son carnet de commandes sans service commercial. « Nous fonctionnons par le bouche-à-oreille. Nous ne serions pas en mesure de répondre à une forte demande supplémentaire pour l’instant, mais ce recrutement viendra plus tard. »
Innovation et transition écologique : Préparer l’avenir
La fonderie s’est engagée dans une démarche de modernisation et de décarbonation. Depuis les années 2000, elle a supprimé les produits toxiques de son processus de production et cherche aujourd’hui à déménager pour construire une usine plus respectueuse de l’environnement. « Nous allons remplacer nos fours au fioul par des fours électriques et installer des panneaux photovoltaïques. »
L’entreprise devrait investir également dans l’intelligence artificielle pour améliorer la transmission des savoirs entre salariés et a récemment acquis un logiciel de simulation de coulée, optimisant ainsi la production. Avec 2 millions d’euros investis en dix ans, cette modernisation est une fierté pour Nicolas Pomarède et son équipe.
Transmission et mémoire industrielle : Un patrimoine à préserver
La Nouvelle Fonderie Gillet est la plus vieille fonderie de France encore en activité. « Elle a fondu des canons sous Napoléon, on peut considérer qu’elle a participé à l’Histoire de France », rappelle fièrement Nicolas Pomarède. Conscient de cette richesse patrimoniale, il organise régulièrement des portes ouvertes pour les collégiens et lycéens afin de transmettre ce savoir-faire unique.
Cette volonté de transmission est essentielle pour attirer de nouveaux talents et préserver un métier en pleine transformation. Aujourd’hui, la Nouvelle Fonderie Gillet ne se contente pas de survivre : elle innove, se développe et s’adapte aux défis de demain. Son succès prouve qu’en France, avec de l’engagement, une vision et une équipe soudée, il est possible de sauver et de faire prospérer une entreprise industrielle.
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