L’industrie, un gisement d’emplois et des opportunités prometteuses pour les jeunes

Ces dernières années, plusieurs phénomènes se sont conjugués pour enclencher une véritable vague de réindustrialisation. La succession des crises sanitaire et énergétique associées aux impacts du changement climatique a révélé l’intérêt de relocaliser certaines productions en France. Autant dire que l’industrie a le vent en poupe. A condition de lever les freins au recrutement tout en attirant des jeunes vers un secteur souffrant d’une image passéiste alors qu’il est résolument tourné vers l’avenir.

La tendance est désormais établie, fortement encouragée par les pouvoirs publics. Face aux incertitudes liées aux différentes crises, l’indépendance industrielle revêt un caractère prioritaire.  C’est une question de souveraineté économique et l’une des réponses à l’impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais pour se développer, les entreprises du secteur industriel doivent résoudre leurs difficultés de recrutement et améliorer leur attractivité pour séduire les nouvelles générations.

Balayer les idées reçues sur l’industrie

L’industrie recrute mais des milliers d’emplois ne trouvent pas preneurs et des investissements dans de nouveaux équipements sont bloqués faute d’opérateurs. Dans son dossier sur l’industrie(novembre 2022), Pôle emploi fait état de 76 000 postes non pourvus, dont la moitié pour la métallurgie. Or, ce secteur, tout comme ceux de l’équipement électrique, électronique et informatique devraient revoir leurs prévisions de recrutements à la hausse.

Les difficultés pour recruter des talents s’expliquent en partie par la croissance de l’activité et une vague de départs en retraite. Elles trouvent aussi leur source dans des a priori négatifs sur ce secteur, qui relèvent d’une vision totalement dépassée. En effet, durant plusieurs décennies, des jeunes ont subi le refrain « si tu ne travailles pas mieux à l’école, tu finiras à l’usine », avec toute la charge négative de ce « finiras ». De son côté, le personnel éducatif connaît peu l’usine et le secteur industriel. Or, dans les faits, la pénibilité et la répétitivité des tâches moquées dans Les temps modernes de Charlie Chaplin ou évoquées avec réalisme dans des romans d’Émile Zola, sont révolues.

Une modernité assumée

L’arrivée de machines à commandes numériques et autres automates de plus en plus sophistiqués, l’attention accrue portée à la sécurité et à l’ergonomie des postes de travail, ont amélioré de manière extrêmement significative l’exercice des métiers industriels. Plus encore, l’industrie est entrée de plain-pied dans la modernité avec le recours aux technologies les plus récentes et une capacité d’innovation qui contribuent, pour 42 % des Millenialls, à leur intérêt croissant pour ce secteur comme le montre le baromètre IPSOS pour l’UIMM 2018.

De nouveaux métiers émergent en permanence pour la mise au point d’objets du quotidien de plus en plus high tech et pour intégrer la modélisation, la simulation virtuelle, la robotique, la fabrication additive et toutes les avancées de l’intelligence artificielle. 

Une mosaïque d’opportunités

En parallèle, les jeunes prennent conscience de l’omniprésence de l’industrie dans leur univers : production de nourriture, fabrication de téléphones portables, de voitures, d’éoliennes, de vêtements, de bétons pour les logements… De même qu’ils se rendent compte de la diversité des métiers du secteur : sidérurgie, aéronautique, aérospatial, chimie, santé, énergie, automobile… Les débouchés sont multiples pour les femmes (elles sont moins de 30 % aujourd’hui) comme pour les hommes, dans de nombreuses filières et à des niveaux très différents, du technicien à l’ingénieur, du CAP au Bac +5, avec des salaires attractifs, en moyenne supérieurs de 13 % parrapport au reste du secteur privé.

Valoriser des métiers d’expertise et de passion

Pour promouvoir les métiers de l’industrie, plusieurs actions et initiatives sont menées, des plus traditionnelles (formations qualifiantes par exemple) aux plus créatives. Les animations « AVENIR » organisées sur Global Industrie ou sur les salons SEPEM, favorisent la découverte de la modernité des technologies de production. Job dating, conférences, murs de l’emploi… sont autant d’occasions de poser un regard neuf sur les métiers de l’industrie.

Pour susciter l’intérêt des jeunes générations, l’aspect ludique et pédagogique se révèlent pertinents comme le montre l’espace Champions de l’Industrie, un site de 200 m² pour tester des métiers avec des tablettes, des casques de réalité virtuelle et même un escape game. Dans le Maine-et-Loire, l’UIMM a mis en place une véritable stratégie de promotion des métiers auprès des scolaires avec, par exemple, un quiz pour découvrir l’industrie ou un parcours pédagogique et interactif. De son côté, Pôle emploi organise chaque année la Semaine de l’Industrie, avec des visites d’entreprises, des job dating, des web conférences, des expositions...

Des entreprises engagées pour recruter

Les entreprises ont également un rôle important à jouer dans la recherche de nouvelles recrues. Charge à elles de valoriser leurs atouts notamment en termes de stratégie énergétique et de bilan carbone, de services offerts aux collaborateurs et l’intérêt, tout comme les mesures prises pour respecter l’équilibre vie professionnelle-vie privée. Elles doivent aussi exploiter toutes les actions mises en œuvre par des partenaires efficaces comme l’UIMM, Pôle emploi ainsi que les opérations montées par les collectivités territoriales (mairies, région…). Elles auraient par ailleurs tout à gagner en exploitant leur environnement immédiat, en renforçant leur notoriété dans leur commune ou encore en organisation des journées portes ouvertes. 

Pour que l’industrie poursuive son essor et qu’elle reprenne toute sa place dans l’économie française, elle doit donc agir dès aujourd’hui avec des actions de valorisation de ses métiers pour s’assurer d’un vivier de talents qui garantiront, demain, sa pérennité.